On sait tous que le fait majeur de notre époque, en Europe, est la déchristianisation, par-delà tous les évènements bruyants de l’Histoire, mais on le sait d’un savoir implicite et comme endémique, ce pourquoi on ne l’interroge pas. Parce qu’il s’agit là d’une transformation « silencieuse », du fait qu’elle est globale et continue, d’un fait ambiant vis-à-vis duquel on ne possède pas suffisamment d’extériorité pour l’interroger, on ne songe pas à le penser. Or l’athéisme, qui est quasiment aussi vieux que la théologie et a crû à son revers, en mettant en tension la pensée par son négatif, l’avait aussi d’une certaine façon portée. Puis la « mort de Dieu », drapée de tragique, fixait encore la pensée par son annonce dramatique et appelait une interprétation à la fois historique et philosophique (notamment par le « nihilisme »). Mais aujourd’hui la question de Dieu a sombré dans l’indifférence, elle ne fait même plus réagir et n’intéresse…