Nicolas de Condorcet
1743-1794
« Il ne peut y avoir, ni vraie liberté, ni justice, dans une société où l’égalité n’est pas réelle »
Jean-Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, grand philosophe et mathématicien français, est né en 1743 en Picardie.
Elève des jésuites qu’il critiquera avec force, il s’intéresse très tôt aux mathématiques, à la chimie, à la physique et entre à l’Académie des Sciences de Paris 1769. Il est élu Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences en 1776. Dans les années suivantes, il s’intéresse de plus en plus à la politique et est élu en septembre 1789 à la nouvelle assemblée de la commune du quartier de Saint-Germain-des-Prés, puis, à l’Assemblée législative en 1791 et à la Convention en 1792. Girondin devenu suspect, il se cache quelques mois avant d’être arrêté et est retrouvé mort dans sa cellule en mars 1794.
Parmi ses ouvrages de mathématiques et ses textes politiques, on peut retenir les titres suivants : De l’influence de la révolution d’Amérique sur l’Europe (1786), Sur l’admission des femmes au droit de cité (1790), Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791), ou encore, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1793-1794).
Défenseur de l’instruction publique
L’apport de Condorcet sur la laïcité et l’instruction publique est considérable. Il affirme qu’il ne suffit pas que le peuple ait conquis la souveraineté, il faut aussi qu’il soit instruit pour exercer lucidement son suffrage.
Dans son ouvrage Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791), Condorcet défend l’idée d’une instruction publique basée sur la raison, qui effacerait les inégalités, formerait des citoyens instruits et serait indépendante du dogme religieux. Il rejette l’idée que les prêtres soient enseignants, ce qui, pour lui, porte préjudice à la liberté et à la raison. Il souhaite aussi une école mixte où l’instruction pour les hommes et les femmes serait la même.
Relevant du principe même d’égalité, l’école serait, non seulement obligatoire pour tous, mais aussi, gratuite. Condorcet développe cette idée dans son Rapport sur l’instruction publique, publié en 1792 et réfléchit à un système d’aide publique pour aider les familles les plus défavorisées.
Extraits, Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791)
« La puissance publique n’a pas droit de lier l’enseignement de la morale à celui de la religion. À cet égard même, son action ne doit être ni arbitraire ni universelle. On a déjà vu que les opinions religieuses ne peuvent faire partie de l’instruction commune, puisque, devant être le choix d’une conscience indépendante, aucune autorité n’a le droit de préférer l’une à l’autre ; et il en résulte la nécessité de rendre l’enseignement de la morale rigoureusement indépendant de ces opinions ».
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