Démocratie laïcité et communautarisme
05/12/2017
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Patrick Kessel
La laïcité est inséparable de la notion de République, c’est à dire de l’organisation de la chose publique en vue du bien commun, et elle y est nécessaire car dans une démocratie les citoyens ne doivent pas être soumis à des inégalités de statuts. Leurs choix doivent être réfléchis et non commandés par l’émotion médiatique ou décidés par les chefs de « communautés ». Le principe de laïcité ainsi décrit possède une traduction juridique dans la Constitution et dans les lois, mais ne s’y réduit pas. Ses conséquences en sont notamment : la liberté de conscience (qui inclut la liberté religieuse), la mise en place d’un enseignement public indépendant de toute religion, et, le refus du communautarisme (qui enferme les gens dans leurs communautés d’origine). Pour autant, les lois ne peuvent pas tout résoudre : parce qu’elles ne peuvent pas prévoir toutes les situations. La laïcité n’est pas seulement un ensemble d’interdits mais un principe motivé par des valeurs positives dont celle de construire ensemble un monde commun. C’est pourtant ce consensus qui est parfois remis en cause par certains ultra religieux. Certaines de ces revendications communautaristes ont une origine économique et sociale que la loi ne peut pas supprimer. Le refus du communautarisme, c’est aussi celui du totalitarisme familial et du machisme.