Quel avenir pour les droits de l'homme?
11/05/2017
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Valentine Zuber
Les droits de l’Homme sont-ils universels ou sont-ils une singularité (et une fécondité) de la pensée européenne ? Ce concept est-il un allant de soi que l’on ne saurait repenser ? La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, œuvre éclair du mois d'août 1789, est pourtant devenue dès sa promulgation l'un des symboles révolutionnaires les plus populaires en France et à l'étranger. Véritable évangile des principes sacrés de la République française, elle a immédiatement été considérée comme l'indispensable abrégé, le catéchisme de la formation politique des futurs citoyens. Le souci constant de son affichage et de sa diffusion en France depuis la Révolution jusqu'à nos jours montre encore l'exceptionnalité conférée à ce texte singulier, finalement constitutionnalisé. La sacralisation implicite de la Déclaration des droits, credo révolutionnaire devenu républicain, pose la question de l'existence d'une forme de religion civile dans la République, en dépit de sa laïcité revendiquée. Le culte des droits de l'homme, élaboré dès les premiers mois de 1789, s'est en effet constamment perpétué dans la tradition républicaine, du centenaire de 1889 au bicentenaire de 1989, jusqu'à l'exaltation plus contemporaine de la France «pays des droits de l'homme».